Amroth Admin
Nombre de messages : 299 Age : 45 Localisation : L'Antre des Secrets Date d'inscription : 04/07/2008
| Sujet: Les poèmes à forme fixe Dim 27 Juil - 20:53 | |
| Les poèmes à forme fixe: - Le rondel : fort en honneur au Moyen Age, est encore, mais rarement, employé. - Le sonnet : a été la forme fixe la plus populaire parmi les poètes. - Le haïku : né de la littérature orientale. - Le rondeau : C'est un poème de treize vers sur deux rimes, avec une pause au cinquième et une au huitième, et dont le ou les premiers mots se répètent après le huitième vers et après le treizième, sans être eux-mêmes des vers. Le rondeau, fort en honneur au XVIe et au XVIIe siècle, est encore quelquefois employé. Le rondeau redoublé se construit sur deux rimes et se compose de six quatrains à rimes croisées, commençant alternativement par la rime féminine et par la rime masculine. Les vers du premier quatrain forment successivement le quatrième vers des quatrains no 1, 2, 3, 4 et 5. Le sixième quatrain se complète par un refrain formé des premiers mots du rondeau. Si l'on en trouve, on n'en trouvera guère De ces rondeaux qu'on nomme redoublés, Beaux et tournés d'une fine manière Si qu'à bon droit la plupart sont sifflés. A six quatrains les vers en sont réglés Sur double rime et d'espèce contraire. Rimes où soient douze mots accouplés, Si l'on en trouve, on n'en trouvera guère. Doit au surplus fermer son quaternaire Chacun de vous aux premiers assemblés, Pour varier toujours l'intercalaire De ces rondeaux qu'on nomme redoublés. Puis par un tour, tour des plus endiablés, Vont à pieds joints, sautant la pièce entière Les premiers mots qu'au bout vous enfilez, Beaux et tournés d'une fine manière. Dame Paresse, à parler sans mystère, Tient nos rimeurs de sa cape affublés : Tout ce qui gêne est sûr de leur déplaire, Si qu'à bon droit la plupart sont sifflés. Ceux qui de gloire étaient jadis comblés, Par beau labeur en gagnaient le salaire : Ces forts esprits, aujourd'hui cherchez-les; Signe de croix on aura lieu de faire Si l'on en trouve.
P. Mourgues
- Le triolet : C'est un poème de huit vers, généralement des octosyllabes. Le premier, le quatrième et le septième vers sont les mêmes, d'où le nom de la pièce; de même, le second vers est repris au huitième. - La villanelle : Les tercets doivent être écrits sur deux rimes. Le premier vers du premier tercet forme le troisième vers des strophes 2 et 4, etc. Le troisième vers du premier tercet forme le troisième vers des strophes 3 et 5, etc. Ces deux vers figurent ensuite dans le quatrain final. J'ay perdu ma tourterelle. Est-ce point elle que j'oy? Je veux aller après elle. Tu regrettes ta femelle; Hélas aussy fay-je moy : J'ay perdu ma tourterelle. Si ton amour est fidèle, Aussy est ferme ma foy; Le veux aller après elle. Ta plainte se renouvelle; Toujours plaindre je me doy : J'ay perdu ma tourterelle. En ne voyant plus la belle, Plus rien de beau je ne voy : Je veux aller après elle. Mort, que tant de fois j'appelle, Prends ce qui se donne à toy : J'ay perdu ma tourterelle. Je veux aller après elle.
villanelle de Passerat
- La ballade : - Sa forme : Dans sa forme régulière, la ballade est un petit poème composé de trois strophes. Toutes les strophes ou couplets sont sur les mêmes rimes, et les rimes ne sont qu'au nombre de trois dans le poème entier. Les rimes sont réparties selon la structure ABAB BCBC ou ABAB BCC DCD. Le dernier vers de chaque strophe et de l'envoi est le même et se nomme refrain. Le plus souvent, la ballade comporte ou des strophes de huit octosyllabes avec un envoi de quatre vers, ou des strophes de dix décasyllabes avec un envoi de cinq vers. Le couplet, grâce à des rimes redoublées, peut avoir jusqu'à douze vers. - Des contraintes formelles : Les contraintes formelles, qui exigent du poète une grande virtuosité, servent à créer un certain nombre d'effets : 1) Les rimes disposées selon un ordre prédéterminé donnent au poème une unité sonore. Elles peuvent aussi créer des liens de sens entre les mots qu'elles rapprochent. 2) Le refrain sert à marquer l'idée ou le thème de la ballade, pour insister sur une souffrance : le poète évoque souvent, dans la ballade son propre malheur. - Les sujets abordés : Les sujets abordés dans la ballade sont très variés:
- la vie politique - les mœurs dans la société - la condition de l'homme - la religion - l'histoire personnelle du poète, etc. Mais le sujet qui revient le plus souvent, c'est évidemment la vie amoureuse... Elle est traitée comme dans les chansons des troubadours du XIIIe siècle), donc suivant la tradition courtoise. Le poète évoque les joies et surtout les peines que lui donne son amour pour une femme de préférence lointaine. - Le lyrisme : La ballade est une forme privilégiée pour le lyrisme personnel. Mais, à la différence des poètes romantiques, le poète du Moyen Âge n'écrit pas gratuitement, pour lui-même, sans souci des autres. Il fait partie d'une communauté, il vit dans le monde et non hors du monde: sa ballade ou sa complainte est toujours adressée à quelqu'un. C'est pourquoi la ballade se termine par ce qu'on a appelé l'envoi: le poète envoie justement son texte à un prince, un seigneur, à une personne aimée... Il raconte sa vie intime ou s'apitoie sur son malheur pour toucher cette personne, pour attirer sa pitié ou sa douceur. - Origines :
- Le mot ballade vient de l'ancien provençal ballada, qui signifie "danse": la ballade était à l'origine, aux alentours de 1250, une chanson de danse; elle était inséparable de la musique. La ballade était fort en honneur au Moyen Age.Le maître en ce genre restera toujours François Villon, qui écrivit la célèbre Ballade des dames du temps jadis, et celle, peut-être plus belle encore, qu'il composa au moment où il s'attendait à être pendu (l'Épitaphe Villon). La voici : Frères humains, qui après nous vivez, N'ayez les cuers contre nous endurcis, Car si pitié de nous povres avez Dieu en aura de vous plus tost merci; Vous nous voyez cy attachez, cinq, six; Quant de la chair, que trop avons nourrie, Elle est pièça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et pouldre. De nostre mal personne ne s'en rie, Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre. Se vous clamons frères, pas n'en devez Avoir desdaing, quoyque fusmes occis Par justice. Toutesfois, vous sçavez Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis. Excusez-nous, puisque sommes transis, Envers le Fils de la Vierge Marie. Que sa grâce ne soit pour nous tarie, Nous préservant de l'infernale fouldre; Nous sommes mors, âme ne nous harie, Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre. La pluye nous a débüez et lavez. Et le soleil desséchiez et noircis. Pies, corbeaulx, nous ont les yeux cavez, Et arraché la barbe et les sourciz, Jamais nul temps nous ne sommes assis; Puis çà, puis là, comme le vent varie, A son plaisir sans cesser nous charie, Plus becquetez d'oyseaulx que dez à couldre Ne soiez donc de nostre confrairie, Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre, Prince Jhesus, qui sur tous a maistrie, Garde qu'Enfer n'ayt de nous seigneurie, A luy n'ayons que faire ne que souldre; Hommes, icy n'a point de mocquerie; Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre.
François Villon
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amar26366 Maître de rimes
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| Sujet: Quels renseignements ! Lun 28 Juil - 12:12 | |
| Bonjour Amroth Merci pour ces renseignements bénéfiques que je découvre pour la première fois | |
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Amroth Admin
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| Sujet: Re: Les poèmes à forme fixe Mer 6 Aoû - 2:42 | |
| Tout le plaisir est pour moi Amar, on est tous là pour apprendre | |
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| Sujet: Re: Les poèmes à forme fixe | |
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